samedi 26 décembre 2015

Chiloé et ses églises

Après la région des lacs autour de Bariloche, nous avons passé une semaine sur l'île de Chiloé à compter du samedi 26 décembre. Depuis Puerto Montt, le bus circule jusqu'à Parqua, puis embarque sur un bac pour rejoindre Chacao. Sur notre droite, le pacifique, sur notre gauche, les volcans enneigés. Le bus nous emmène ensuite jusqu'à Castro, située au coeur de l'île du côté Est.

A Chiloé, l'ambiance est similaire à notre bien aimée Bretagne (Adeline a le mal du pays ?), tant par les ports de pêche, les étals de poissons et de fruits de mer que par le climat. Dès le premier soir, nous dégustons ces produits de la mer au "Sacho", un excellent restaurant recommandé par le gérant de l'auberge. Pierre se régale de "Pulmay", un assortiment de fruits de mer avec un tout petit peu de viande et une patate, tandis qu'Adeline prend une grande assiette de palourdes : un délice pour nos papilles, après 2 mois sans poisson !!


Le lendemain étant un dimanche (20/12) difficile d'avoir des renseignements sur le parc national de Chiloé ou sur le parc privé Tantauco dans lesquels nous aimerions faire un tour. Nous profitons donc de cette journée pour découvrir Castro. Ici tout est en couleurs, depuis les bateaux de pêche jusqu'à l'église en passant par les maisons, dont les fameux palafitos (maisons sur pilotis situées au bord de la mer). Sur le port, les enfants jettent les restes de poisson du marché aux lions de mer qui se ruent sur les morceaux. L'odeur attire également les mouettes et les goëlans : joli spectacle.




Le lundi, nous réussissons enfin à obtenir des informations sur les parcs. Tantauco nous attire plus mais l'accès n'est pas donné puisqu'il faut débourser 210 000$/pers (280€) pour l'entrée au parc, les nuits sur place et le retour en avion à Castro, et porter 8 jours de nourriture, avec de la pluie environ un jour sur deux. Nous optons pour le Parc National de Chiloé, mais étant données les prévisions météo, nous allons attendre quelques jours avant d'y aller. Windguru annonce de la pluie pour les deux jours suivants, puis le temps devrait se dégager en fin de semaine. Nous louons donc le lendemain (22/12) une voiture pour explorer l'île et notamment ses églises, classées pour une partie d'entre elles au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

Notre périple en voiture débute, sous la pluie comme prévu, par un point de vue sur Castro et ses palafitos depuis la péninsule en face.

Nous poursuivons ensuite jusqu'à Dalcahue, avec une halte pour visiter l'église et le musée sur la culture chilote.

merci à ceux qui nous ont convaincus de prendre des parapluies !

Nous prenons le bac, en voiture, pour visiter l'ile de Quinchao et ses trois villages principaux : Curaco de Vélez, Achao et Quinchao.

Le temps se dégage lorsque nous quittons l'île et nous offre un beau point de vue sur Dalacahue et ses bateaux de pêche.


 On en profite aussi pour retourner voir l'église, plus belle sous le soleil !

Le Lonely Planet n'a pas menti, le climat est comme en Bretagne: en une heure on passe du parapluie aux lunettes de soleil !

Notre road trip se poursuit vers San Juan et Tenaun ou là encore les églises sont superbes, entièrement en bois. A San Juan, l'équipe de restauration est en train de retaper le toit, et le petit chantier naval est très photogénique !


A Tenaun, le soleil couchant nous offre une belle lumière.



Entre ces deux villages, nous faisons la découverte d'une superbe cascade au coeur d'un terrain privé, un peu difficile d'accès avec notre petite KIA Morning.

Il est déjà tard lorsqu'on nous arrivons à Quemchi, mais nous faisons une halte au restaurant El Chejo, recommandé par notre guide papier.

Ici pas de carte, chaque jour le menu change en fonction des arrivages. C'est ainsi que nous dégustons des empanadas de crabe (jaiba) et de fruits de mer (mariscos) suivis d'un congre frit pour Adeline, et à la plancha pour Pierre. Le serveur nous offre même une liqueur de framboise en guise de digestif. Excellent !

Notre point de chute se trouve à Chepu, où nous espérions dormir au camping. Malheureusement, celui-ci est fermé, tout comme les quelques autres hébergements alentours. En même temps, on s'en doutait vu l'heure (minuit) et la saison. On dort donc dans la voiture, non loin de la dune.

Le lendemain, en voyant la pente descendue la veille, on se demande si on va réussir à remonter ou si on doit chercher un fermier et passer pour des idiots !

Les roues patinent sur la caillasse humide. Après trois essais, nous arrivons finalement en haut de la côte : Adeline au volant, Pierre à pousser derrière ! Du coup, on ne profitera pas de la dune de Chepu.

Avant de faire un tour à Ancud, autre grande ville de l'île, nous nous arrêtons à Puñihuil, pour voir la réserve de pingouins et de manchots. La plage est superbe : lisse, avec quelques ilôts envahis par les plantes et accessoirement les pingouins, que nous observons de loin depuis le mirador.



Ancud ne présente pas grand intérêt puisqu'elle a perdu son marche d'antan suite au tremblement de terre de 1960. Au sein de l'église, on peut cependant décourvrir les maquettes de églises classées à l'UNESCO et les techniques d'assemblage du bois pour la charpente et les murs de ces superbes édifices.

Après ce passage éclair à Ancud, nous rentrons à Castro  d'où le bus nous attend à 16H pour rejoindre le Parc National de Chiloé. Voir l'article précédent pour découvrir nos aventures au sein du parc.

Cliquer ici pour toutes les photos


Le Parc National de Chiloé

Nous voilà donc mercredi 23/12, arrivés à l'entrée du parc pour deux jours de randonnée.

Par ici pour les photos.

Le camping se trouve à l'entrée du parc, au bord du lago Huillinco. Après avoir installé la tente, nous empruntons le Sendero El Tepual, un parcours au milieu de ces arbres dont les troncs ramolissent et se courbent à cause du sol humide et forment un véritable réseau de branches à hauteur du sol. Difficle de savoir à certains moments où est le sol!

 Les panneaux nous expliquent que ce milieu humide se crée quand les plantes s'installent petit à petit sur un sol saturé d'eau, s'empilant petit à petit les unes sur les autres jusqu'à ce qu'il n'y ait plus vraiment de "sol".

De retour au camping, après le repas, il faut attendre que les gérants du camping changent la bouteille de gaz du chauffe-eau si on veut une douche chaude. On profite de ce moment pour rendre visite à Henri, un quinquagénaire, originaire de Marseille, rencontré il y a deux jours à Castro, qui a loué une cabane pour trois jours ici. Il voyage en vélo depuis Puerto Montt et souhaite rejoindre Puerto Natales d'où il prendra le Navimag, un ferry traversant les fjords chiliens.

Finalement, même après le changement de bouteille, la douche sera froide : on se contentera d'une bonne toilette.

Le lendemain (24/12) nous partons pour deux jours de rando en direction de la plage de Cole-Cole. Début du circuit : que de la piste, qui traverse le village de Chanquin.


Le sentier se poursuit ensuite sur l'immense plage du pacifique, au nord du village jusqu'au Hameau de Huentémo. Les vagues se forment à plusieurs centaines de mètres du rivage et explosent sur l'étendue de sable blanc. En voulant prendre une photo de Pierre avec les pieds dans l'eau je réussis à tremper mon pantalon. Lorsqu'une vague éclate le niveau de l'eau passe de rien à 50 centimètres en très très peu de temps.

 Adeline : "Allez avance t'es même pas dans l'eau"

Pierre : "je t'avais dit que c'était une mauvaise idée d'avancer"

Dans la bataille contre l'océan, Pierre a aussi perdu ses bâtons qu'il n'avait pas bien accrochés sur son sac. Malheureusement, on s'en est rendu compte un peu plus tard et ça a valu un aller-retour à Pierre jusqu'au champ de bataille où il ne retrouvera finalement qu'un bâton sur les deux. Décidément ses bâtons, ils ne voulaient pas venir en voyage avec nous.

Après plusieurs kilomètres à marcher dans le sable avec nos dix kilos sur le dos et le vent de face, nous atteignons finalement Huentémo. Un village peuplé de "Mapuche", isolé du reste de l'île par cette immense étendue de sable blanc. Aucune route n'y accède ; le principal moyen de transport reste le cheval. On a d'ailleurs croisé une femme à cheval qui se rendait à la messe à Castro, à 50 km de là.




De là-haut la vue sur cette immense plage, propice au char à voile, est magnifique.


Il paraît que depuis le point de vue, il est possible d'observer des baleines, mais à cette époque de l'année, elles sont déjà parties.

Il nous reste encore quelques kilomètres avant d'atteindre la plage de Cole-Cole.


Magnifique anse au coeur de la forêt : deux/trois maisons aux alentours, le rio Cole-Cole qui se jette dans la mer, les vagues qui explosent sur le sable blanc et déposent algues et bois morts sur la plage, les perroquets qui s'envolent au dessus de nos têtes.
Le lendemain, on les verra sans le contrejour, avec leurs belles couleurs, mais pas le temps de prendre une photo.

On plante la tente sur l'air de camping aménagé par la Conaf et Pierre nous prépare un beau feu de camp.


Bien que totalement isolés de la civilisation, nous ne sommes pas seuls ce soir. Juan Pablo et Oliver, originaires de Santiago, sont venus passer Noël ici également. Nous passerons la fin de la soirée avec eux, au refuge de la Conaf, dont ils ont les clés puisque Juan Pablo y fait un stage pratique sur l'étude des pingouins de Punihuil.

Après une bonne nuit de sommeil dans ce petit coin de paradis, nous laissons notre campement tel quel pour aller explorer la suite du sentier. Le reste du chemin, qui longe le rio cole-cole est nettement moins accessible, avec tous ces bambous et nous oblige à rebrousser chemin assez rapidement finalement. Pour poursuivre il nous faudrait une machette et du temps. Mais le parcours est très sympa. On se croirait vraiment dans la jungle avec toute cette verdure et ces oiseaux qui piaillent.


Le Père Noël a oublié la machette



De retour au camping, on remballe et on repart dans l'autre sens. On s'arrête au village pour casser la croûte et on poursuit notre route. Cette fois-ci on ne passe pas par la plage mais par la piste qui mène près du lago Huelde : beaucoup plus facile !!! Le paysage est aussi radicalement différent, au milieu de la plaine humide comme le sentier Tepual.



Partis tard de Cole-Cole (13H30), on pensait ne pas pouvoir choper le bus pour rentrer ce soir à Castro, mais finalement nous arrivons à Cucao à 19H00 et le dernier bus passe à 19H30. OUF ! On avait tellement envie d'une douche chaude pour se rincer du sel et de la poussière de ces deux derniers jours.

Après une bonne nuit à Castro, nous prenons cet après-midi le bus pour Puerto Varas : retour sur le continent.


vendredi 25 décembre 2015

Joyeux Noël !

Pour Noël, on avait espéré être sur une plage, en maillot de bain. Finalement, le climat de Chiloé étant assez proche de celui de la Bretagne, on aura la plage mais pas les maillots.

Quasiment seuls, sur une plage du pacifique, à côté du Rio Cole Cole, avec un bon feu et un sapin de Noël improvisé, c'est plutôt pas mal !


Mais on vous racontera ça un peu plus tard !

Joyeux Noël à tous !

















lundi 21 décembre 2015

Prise de hauteur : Cerro Bella Vista

Après avoir rendu la voiture, nous avons passé une petite journée au calme, flané un peu dans Bariloche et acheté quelques chocolats.
Quelques photos ici


Et le lendemain (18/12), un peu de sport : nous montons au Cerro Bella Vista, sommet à 1800 m, soit 1000 mètres au-dessus de la ville.

Lien vers l'album
Informations qui nous ont permis de préparer la balade : ici et ici

Nous prenons le bus jusqu'à un quartier résidentiel, puis empruntons un sentier qui nous amène au pied de la montagne. Juste pour rire, on traverse la petite rivière à gué. L'eau est très froide, on est contents de n'en avoir que jusqu'aux mollets ! Mais avec ce beau soleil, on sèche vite et on peut repartir.


La montée est raide mais sans grande difficulté, mis à part le manque de balisage et d'entretien. En même temps, on ne peut pas vouloir faire un sommet peu touristique, et râler du manque de passage... Avec le GPS, on arrive à s'en sortir.

Derniers efforts avant le sommet, pas mal de gravier et un peu de rochers :



Adeline n'a même pas voulu faire de bataille de boules de neige !

La vue du sommet est impressionnante : le sommet en lui-même est majestueux avec ses paysages lunaires, et on a une vue à 360°.




On redescend par l'autre côté de la montagne, vers la colonie suisse.


Le chemin est encore moins bien tracé, on galère un peu, mais on finit par arriver à destination, après environ 7h de marche. L'occasion de prendre quelques photos de la colonie suisse sans voiture : à 18h30 les touristes ont déserté les lieux et tout est fermé.



Le bus nous ramène à l'auberge pour notre dernière nuit à Bariloche, avant une bonne demie-journée de bus jusqu'à l'ile de Chiloe, où nous allons finalement passer la période de Noël, dans un coin plein de charme, et accessoirement moins cher. Nous partons demain matin pour quelques jours, nouvelles au retour !