vendredi 29 avril 2016

Trek de Santa Cruz, superbe mais lamentable


À Vaqueria le 13 avril, le billet 21 jours pour le parc Huascarán en poche, nous sommes d'attaque pour attaquer le trek de Santa Cruzpor nos cuento”, c'est à dire en indépendants, sans agence. C'est officiellement interdit, mais tout à fait possible.

Pour plus de détails sur les formalités, voir l'article précédent.


album photos du trek


Jour 1: Vaqueria - Paria

Après le petit dej, c'est le début du trek.

Au bout d'une petite heure à se balader dans une vallée cultivée, on atteint le village de Huaripampa, seulement quelques maisons, puis Huaripampa, où il est possible de trouver à manger et dormir.

Puis, le trek commence. Le paysage qui domine est celui d'une vallée servant de pâturage entre des flancs escarpés. 
 

Au contrôle de Huarimpampa, après le village, on sort nos billets 21 jours avec photocopie de passeport, et ça passe sans problème, on nous demande juste d'écrire nos noms sur une feuille.

On arrive au camping de Paria vers midi, le bon moment pour faire une pause. La vue est plutôt sympa.

On découvre le revers du trek de Santa Cruz: un camping sale, des toilettes constituées de 4 trous côte à côte, sans porte ni toit. Résultat, les buissons alentours servent de WC auxiliaires, bonjour papier q et autres traces humaines.

Après manger, tout le monde est motivé, on reprend: il y a un camping sur notre carte OSM, 3 km plus loin.

Ça n'est pas un camping officiel, juste une zone suffisamment plate pour y planter quelques tentes, suffisamment en pente pour ne pas se changer en bassine en cas de pluie. Apparemment il y avait un camping un peu plus bas qu'indiqué sur la carte, on ne l'a pas vu.

Il n'y a plus de camping d'ici le col, donc on s'arrête là (GPS: -8.9270315,-77.560265).


Pendant le repas, le soleil se couche en illuminant le Pucahirca. Pierre finit par grimper la butte avec l'appareil dans une main et son bol de soupe dans l'autre. 

La journée était globalement en montée, mais plutôt facile, un bon échauffement. Plus de signe de mal des montagnes, c'est déjà ça. Un peu dur pour Lida, notre copine tchèque: c'est sa première vraie rando avec camping, donc son matériel basique est trop lourd et elle a emmené un peu trop de bazar, elle est chargée. Mais elle s'en sort bien malgré ça.

Après le coucher du soleil, les filles se cachent dans les tentes pendant que Pierre reste dehors à faire un peu de photo nocturne. C'est dans ces conditions qu'une bonne doudoune est agréable !



Jour 2: Paria - Laguna Arhuaycocha

On avait mis le réveil à 5h30, espérant un un beau lever de soleil. Mais c'est couvert, rien à voir. Quand on prend la route, le temps se dégage à petit à petit.

On approche doucement du col, point culminant de la rando à 4750 m. On voit aussi passer les premiers groupes organisés.


Au col, on a une vue superbe sur le mont Pucahirca qui nous accompagne depuis le début de la journée, et sur la vallée qui nous attend de l'autre côté. 

Sans aucun doute la plus belle vue de la rando !
 

C'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres randonneurs pour échanger des infos. Notamment des Tchèques qu'on reverra plusieurs fois.

La descente est pénible: assez raide et le chemin est en mauvais état. A certains endroits il faut sauter de pierre en pierre pour éviter de patauger dans la boue. A d'autres, c'est le sable et les cailloux qui roulent sous les pas. Le terrain est déjà difficile, et le passage des ânes de bât et l'absence d'entretien n'arrangent pas les choses.

On arrive au camping de Taullipampa (4250 m), un pré assez joli mais bien venté. 


Le camping suivant, 30 minutes plus loin, est venté et en pente, donc on continue vers la Laguna Arhuaycocha.

On plante les tentes au camping en dessous de la Laguna (4330 m). On y est seuls, à part un Belge (un peu à l'Ouest) qui a planté sa tente un peu plus bas.



Jour 3: Laguna Arhuaycocha - Llamacorral

Réveillés au lever de soleil, on profite d'une belle lumière sur les sommets: après une nuit de pluie, il fait beau. 


On monte jusqu'à la Laguna Arhuaycocha (4420 m), où on traîne un bon moment pour faire des photos.




De retour au camping, on profite du soleil pour petit déjeuner et sécher les tentes sans se presser.


Après avoir levé le camp, demi tour pour rejoindre la vallée principale.

On marche maintenant sur des sédiments qui ont recouvert le fond de la vallée  quelques années plus tôt pendant un aluvión (rupture d'un lac de glacier). Impressionnant, on se sent tout petits et espère qu'il n'y avait personne quand la vague est arrivée !

Le lac suivant a arrêté les sédiments, on se retrouve à nouveau dans une zone fertile.


Fin de l'étape au camping de Llamacorral (3760 m). Comme d'habitude, les portes des toilettes ont presque toutes disparu, et ici elles sont pleines. Cool… 

On se trouve une place sympa à l'abri du vent et à l'écart du groupe organisé.


Jour 4: Llamacorral - Cashapampa

Après une nuit pluvieuse, le temps de dégage. Il nous reste une demie journée de marche pour terminer le trek.

La première moitié est très sympa, serpentant entre les rochers et les champs.


La deuxième moitié est plus monotone, rocailleuse avec un chemin casse gueule.


Et nous voici à Cashapampa, où on prend un colectivo jusqu'à Caraz puis Huaraz.


Les paysages sont superbes, les plus beaux de notre voyage. C'est un trek fréquenté, mais à cette saison il n'y a pas beaucoup de monde.
Malheureusement le plaisir est un peu gâché par l'état des sentiers, et la saleté des zones de camping. Et avec les élevages et les ânes, il y a quantité de bouses, et quelques carcasses de chevaux et vaches plus ou moins décomposées et éparpillées par les charognards ou le courant. Purification de l'eau impérative…

Pour un prix similaire, le parc Torres del Paine, au Chili, propose des chemins en bon état, des sources pures, des campements sympa avec des toilettes propres et un garde-parc si besoin d’infos. Tout ça dans un pays où le coût de la vie est le double ou triple du Pérou. On se dit que nos frais d'entrée partent encore dans la poche de quelque politicard pourri.

Quand on en parle avec Akilpo au retour, il nous le confirment: malgré plusieurs dizaines de milliers d'entrées par an à presque 20€, le parc Huascarán a un budget minuscule. L'argent monte à Lima et ne redescend pas. Les agences les plus sérieuses assurent un peu de nettoyage des zones de camping, mais personne ne s'occupe de rénover les toilettes, les ponts et les sentiers. Vivent la centralisation et la corruption.

Triste ! Et malheureusement, récurrent au Pérou.

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