dimanche 17 avril 2016

Tarapoto, Yurimaguas et Lagunas, aux portes de l'Amazonie

Samedi 19 mars, nous prenons le taxi tôt, pour l'aéroport de Lima, et direction Tarapoto, aux portes de la jungle. 
 
Lagunas

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Le plus pénible avec l'avion, c'est l'attente à l'aéroport. Les prix sont aussi élevés que dans n'importe quel aéroport du monde, et il n'y a rien à faire.

A bord, la compagnie Star Perú nous offre un mini sandwich tout mignon, dont on n'arrive pas à identifier le contenu. De la mayo avec des fruits confits ? C'est pas mauvais en tout cas.


A l'arrivée à Tarapoto, on sent tout de suite l'ambiance de la forêt: moiteur de l'air, et vrombissement des motocars (nom local du touk-touk). Ces petits véhicules à 3 roues avec un avant de moto assurent l'essentiel du trafic, et les pots d'échappement sont souvent bien fatigués.

Le taxi nous dépose à une station de voitures, où on prend un taxi collectif pour Yurimaguas: c'est à peine plus cher que le minibus, plus rapide et plus confortable. La route est en très bon état, à part quelques éboulements de saison. Ça tourne beaucoup, mais ne prend que 2h pour une grosse centaine de km. 

Yurimaguas 
On arrive à Yurimaguas en fin de matinée. Beaucoup moins touristique qu’Iquitos, c'est une petite ville de campagne sans grand intérêt où on prend le bateau vers la forêt sur le Rio Huallaga.


L'auberge Yacuruna est une jolie cabane sur pilotis au bord du rio, et l'accueil y est super sympa. Les proprios proposent des tours dans la jungle, mais on s'est déjà engagés avec Acatupel. 



Des noix de coco fraîches sur la Place d’Armes ! Ça faisait longtemps !


La nuit n'est pas de tout repos: samedi soir, un bar des environs a mis les basses à fond. Et le coq est en avance à 3h du matin. Heureusement, Yuri n'est pas trop infestée de moustiques.

6h30, direction le port, pour prendre un rápido direction Lagunas. Sorte de pirogue géante métallique avec 2 moteurs hors-bord, qui file à 40 km/h sur le Río Huallaga, seule voie de communication vers Lagunas, et voie fluviale vers Iquitos. 


Le cargo est moins cher (5€ au lieu de 10), mais met 12 heures, sans vraiment de sièges, les passagers voyagent entre les marchandises. Pour être à l'aise, on peut y accrocher son hamac ou en louer un.

Lagunas 

A l'arrivée à Lagunas, on se dit que 5h de bateau, ça suffit largement… 


À Lagunas, on règle les formalités avec Acatupel, on rencontre nos guides Hill et Asinto, puis on se balade. Le dimanche après-midi, c'est bien calme à part quelques motocars qui bourdonnent, mais ça s'agite un peu plus dans la soirée. La rue principale est goudronnée, mais ça devient vite boueux quand on s'en éloigne. Ici, tout ce qui n'est pas cultivé, pêché ou élevé sur place arrive par bateau, et les gens ne gagnent pas grand-chose, donc les priorités ne sont pas les mêmes...



Côté gastronomie, on ramasse une noix de coco tombée d'un cocotier, et on emprunte une machette chez Acatupel pour l'ouvrir. Le soir, cuisine de rue. On goûte le juane, boulettes de riz avec une olive et un petit morceau de poulet, cuit à la vapeur dans une feuille de bananier. Et le masato, boisson à base de yucca (manioc) fermenté. Traditionnellement, il était préparé par les anciens du village, qui machaient le yucca et le recrachaient avant de laisser macérer le résultat, la salive aidant à la fermentation. Celui ci est industriel, on suppose que la salive humaine a été remplacée par autre chose !




Au retour de la réserve, on retrouve le confort de l'auberge “Eco” dans la rue principale de Lagunas, et on passe une très bonne soirée avec Charlène et Loïc, qui font à peu près le même voyage que nous dans l'autre sens, en un an (ajouter lien blog smile travellers). Raoul et Telma, leurs guides. Raoul nous régale de blagues, contes et histoires de jungle.

On repart avec Cha et Loïc vers Yuri par le rápido de 4h du matin de la compagnie Mar Bravo. Il n'y a qu'à l'arrière qu'on trouve 4 places côte à côte, près des moteurs…

Le trajet prendra 8h au lieu des 5 ou 6 prévues: pas facile à contresens avec un des moteurs qui déconne. Le vrombissement assourdissant des moulins à plein régime alterne avec le cliquetis des outils qui bricolent. Rassurant…

Entre 2 siestes, les filles discutent, les gars ont mis les bouchons d'oreille et font les asociaux.

Au port de Yuri, on se sépare: Cha et Loïc vont y passer une nuit alors qu'on repart. 


Au restau, on tombe sur les proprios de Yacuruna. Toujours aussi cool, le patron nous trimballe en touk-touk à travers la ville pour les quelques bricoles qu'on doit faire à la banque, puis nous amène à une station de taxis collectifs.

On n'est que 3 passagers, grand confort dans la voiture. Pierre a dormi comme un bébé !

Tarapoto
Album de Tarapoto   

A Tarapoto, le chauffeur nous dépose directement à l'auberge recommandée par le patron de Yacuruna. Colores Mishki Shunku (croisement Grau - Independancia) est bon marché mais propre, les patrons sont des amours, et la petite cuisine et la terrasse sont bien agréables. La douche froide n'est pas vraiment gênante pour nous dans ce pays chaud, on a pris l'habitude. 


On se balade un peu en ville, mais Tarapoto n'a pas grand charme, et le bruit des motos est fatigant.

Mercredi 30 mars, on avait prévu de prendre un minibus pour la Laguna Azul, où on peut se balader et se baigner. Mais la pluie, prévue pour durer toute la journée, nous fait revoir nos plans. On opte pour la Tabacalera del Oriente, où on visite l'atelier de fabrication des cigares. C'est un bout de culture péruvienne intéressante même pour des non fumeurs. Dommage que la guide/vendeuse soit si peu enthousiaste.

Après séchage à la plantation, les feuilles fermentent un an. L'odeur forte pique le nez et les yeux !


Dans un premier atelier, les feuilles sont triées par taille et par qualité, avant de repartir pour 3 mois de repos puis un séchage final.


Première étape de la confection du cigare, avant sa mise sous presse.


Dernière étape, la feuille d'habillage est ajoutée et collée à l'amidon de manioc.


Les femmes travaillent avec des gestes rapides et précis, tout est fait à la main, on comprend maintenant que pour les connaisseurs, le cigare est un produit gastronomique et traditionnel comme peut l'être le vin.

On arrive un peu trop tard à la chocolaterie Orchidea pour la visite de la cuisine (fermée de midi à 5h), mais on repart avec quelques tablettes. Et en un coup de motocar, on est de retour sur la place d'armes pour manger un morceau.

Après un bon repas à 2€ et une énorme coupe de glace et salade de fruits (voila, on a encore trop mangé), on passe l'après-midi à se balader sur les marchés. Ils font beaucoup de produits avec une jolie graine rouge et noire qui pousse dans la jungle.

Le soir, on retrouve Cha et Loïc qui ont débarqué à Tara pour boire un verre, et on finit la soirée sur la place d'armes autour d'un cigare ramené de la Tabacalera. Crises de rire quand un de nous avale la fumée par mauvais réflexe: un cigare ça se crapote pour le goût mais il ne faut pas avaler, sinon ça déchire la gorge ! Même Pierre, qui n'a jamais touché une cigarette, apprécie. 


Jeudi matin, on part pour 7h vers Chachapoyas, pendant que les copains attaquent 30h de bus pour Lima. Malgré les 200€ de différence avec l'avion, on n'avait pas eu ce courage à l'aller !

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