lundi 8 février 2016

Randonnée autour du cratère de Maragua

Après quelques jours à Sucre (n'oubliez pas d'aller voir l'article précédent), nous avions choisi de participer à une randonnée avec guide de 4 jours organisée par Condor trekkers. Association à but non lucratif, ils tiennent un restaurant et organisent des randonnées, en faisant profiter les petits villages alentours.


Le minibus nous dépose à Chataquilla, où fait connaissance avec notre guide, Jhonny, et le reste du groupe, principalement francophone mais pas seulement.

On découvre une petite chapelle dédiée à la vierge "Guadalupe". La culture locale se mélange au christianisme: l'autel est couvert d'offrandes de coca et d'alcool. Contrairement au Tío de la mine, la Vierge semble être non fumeuse !
Les fidèles brûlent également des offrandes dans la chapelle.

Par contre, à l'extérieur, nos dernières illusions s'en vont: même les "peuples originaires" sensés respecter la Pacha Mamá (Terre Mère) n'ont pas bien compris le concept de la poubelle. Faudra s'y faire…

Le premier jour emprunte principalement un chemin datant des Incas. On découvre les peintures rupestres d'Inca Machay et Puma Machay, relativement modestes par rapport aux grottes françaises mais chut, on ne veut pas vexer nos hôtes !

On a aussi le droit à un festival de montagnes de toutes les formes et toutes les couleurs. L'histoire géologique du coin à été riche pour donner autant de diversité !

Après une descente éprouvante sur un chemin plein de caillasses, un pont suspendu nous attend. Il est assez récent, auparavant la rivière se traversait dans une petite nacelle suspendue à un câble ! Il nous reste quelques kilomètres de piste avant de rejoindre le hameau de Chaunaca, où des Cabañas (genre de petits gîtes rustiques) nous attendent.

Les locaux ont la volonté de développer le tourisme, mais ils sont encore un peu débutants: de l'eau chaude dans une douche sur les deux, ménage approximatif et couchage spartiate. Mais ça ne nous gêne pas, et il faut se dire que la plupart des gens du coin n'ont pas la moitié de ça, donc ils ne peuvent pas devenir des pros du tourisme en un clin d'oeil !

Chaunaca est un tout petit hameau, le seul commerce est une mini épicerie tenue par une mamie centenaire (selon Jhonny). Pas de pancarte, et une seule pièce qui sert de commerce, pièce principale, chambre à coucher, et stockage d'ingrédients de médecine traditionnelle.

Le lendemain, nous traversons des paysages de terre rouge érodée par les pluies, puis un canyon où la succession des couches fait un millefeuille de roches. Le chemin aboutit dans le cratère de Maragua. Il s'agit d'une formation non volcanique, les géologues pensent que les plaques ont comprimé cet endroit depuis toutes les directions, ce qui l'a fait monter en lui donnant sa forme. La forme de cuvette récupérant les pluies, ça donne un petit oasis où on cultive blé, fèves, pommes de terre…

Jhonny nous emmène d'abord à la "tienda" pour acheter quelques bières et autres ravitaillement. Là non plus pas de panneau, il faut connaître.

La dame fait également du tissage, l'occasion de voir en cours de réalisation un tissu Jalq'a comme on a admiré au musée de Sucre.
Le tissage Jalq'a est une improvisation en noir et rouge, représentant des animaux sauvages et imaginaires. Un petit porte-monnaie comme on a acheté à la dame demande 3 semaines (15€). Une toile de 100x50 cm demande 8 mois et vaut environ 400€. Le temps de tissage étant bien évidemment partagés avec les travaux quotidiens de la ferme.

On pose nos affaires aux cabañas et on va se doucher à la cascade. Un peu d'eau fraîche fait du bien après une journée assez physique et plutôt chaude !

Après le repas, la vaisselle est interrompue: plus d'eau, le réservoir du village est vide ! "Ça arrive de temps en temps, il faut attendre."

Le lendemain matin, l'eau n'étant pas revenue, il faut faire le plein des bidons au ruisseau pour finir la vaisselle !

Le 3ème jour commence par une bonne côte pour ressortir du cratère, puis le paysage change, assez rocailleux avec des cultures en terrasse. On voit quelques traces de dinosaures en cours de route.
A la descente vers Potolo, les paysages sont rouges et bleus, à cause des minéraux. Les couleurs sont malheureusement bien fades sur les photos comparées à la réalité.

Potolo n'est pas un village selon Jhonny mais une "ciudad". Effectivement il y a plus de villageois que dans les villages précédents.

Juste le temps le lendemain de prendre le chemin de croix jusqu'à l'église du village qui offre un bon point vue et nous devons déjà rentrer car le bus nous attend.

Génial ce trek de 4 jours en compagnie de : Flora et Grégory, notre petit couple franco-italien ; Philippe et Sylvie, nos quinquagénaires débordant d'énergie ; Laurence et Niels, les belges de la bande ; Camille, notre pharmacienne et bien sûr Jhonny, notre guide et Abby, une volontaire originaire de Californie. Merci à eux tous pour ces superbes moments. D'habitude on est pas trop fans des randos en groupe, mais là c'était très sympa. Et dans ce coin pas très touristique, sans guide on raterait plein de choses !

1 commentaire:

  1. Je suis dans mon fauteuil mais je me suis qd même bien baladé dans les paysages. Quelle luminosité !!

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