samedi 20 février 2016

Santa Cruz et le circuit des missions jésuites

Un long trajet en bus sur des routes cabossées, nous ayant valu des réveils en sursaut, nous conduit dans la nuit du vendredi 29 au samedi 30 à Santa Cruz, à proximité de la frontière brésilienne.


Santa Cruz ne regorge pas de sites à visiter, mis à part la belle place centrale.
L’office du tourisme n’est d’aucune aide mais propose en ce moment une exposition sur le Japon.


Les photos de Santa Cruz par ici.


Nos deux jours sur place nous permettent de flâner sur la place, et dans les rues du marché, attrayantes, une fois qu’on les as trouvées.


Difficile de trouver des restaurants ou comedor ouverts ce week-end pour manger un bon repas car beaucoup de commerces sont fermés.

Le lundi direction l’aéroport pour récupérer le petit 4x4 que nous avons loué sur internet pour la semaine. Un bon plan au passage, Auto Escape permet de comparer les loueurs, et d'avoir des meilleurs prix qu'en louant en direct: 120€ d'économie pour la semaine. Petit flip lorsqu’on n’a trouvé personne au guichet d’Europcar à notre arrivée. En fait on avait une heure d'avance, la nana s’est pointée avec “seulement” 30 minutes d'avance: Ouf!!


Suzuki Jimny en mains, nous voici sur le circuit des missions jésuites. Un itinéraire d'un bon millier de km, principalement sur piste, pour visiter des villages fondés par les jésuites à l'est de Santa Cruz.




Premier obstacle: une flaque de boue. On appuie sur le bouton 4x4… et on s’embourbe! Bizarre, pourquoi y'a que les roues arrières qui patinent ? Ha non fallait appuyer longtemps sur le bouton. En 4 roues motrices ça marche vachement mieux !


Une fois qu'on a compris ça, le Jimny est un engin rigolo pour ce genre de balade: ça se faufile partout, même avec les pneus de route.


Suite des aventures: le Río Grande à traverser. Heureusement la saison des pluies n’est pas à son maximum. Petit passage à gué guidés par les gars du chantier (un pont est en construction) puis deuxième partie sur un bac (20€ la traversée, une somme ici).



La route jusqu'à San Javier n’est pas de tout repos, caillouteuse, parsemée de trous qu’il faut éviter. On se fait racketter de 40 € au passage par les flics sous prétexte qu'on a le permis français mais pas l'international. Nous arrivons à San Javier lorsque le soleil est déjà couché mais trouvons sans mal une logement car tous sont au bord de la route.


San Javier

Le mardi 02 nous explorons les alentours de San Javier en attendant que l’église soir accessible. Pour l’instant elle est bondée d’élèves ; à priori c’est la messe de rentrée.
Une route bien cabossée nous conduit aux aguas thermales, quelques bassins d'eau chaude dans le jardin d'une maison. La chaleur et l'humidité ne donnent pas envie d'eau chaude… Puis plus loin, à l’entrée du sentier à la cascade Tumbó. Heureusement que les gens du coin sont là pour nous guider car il n’y a pas beaucoup de panneaux par ici. Le tourisme en Bolivie c'est toute une aventure...


Le sentier conduisant à la cascade est bourrée de moustiques, ils piquent même à travers les chaussettes… On s'arrose copieusement de répulsif. On est censés pouvoir se baigner dans la cascade mais à cette saison elle n’est pas vraiment claire. Le site reste agréable, à part les moustiques.


De retour au village il est temps de manger un morceau. On en profite pour faire de la monnaie pour pouvoir visiter le musée. Ce dernier retrace l’histoire des missions, présente quelques sépultures et des instruments de musique de l’époque. Un peu désorganisé mais intéressant et seul moyen de voir l’église en dehors des cérémonies. Les fresques sont jolies et la charpente superbe.


Concepción


En milieu d’après-midi nous revoici sur la route en direction de Concepción. Petit village très mignon avec ses petites rues pavées (recouvertes de terre), son église et sa place centrale.


Par chance l’office du tourisme est encore ouvert à notre arrivée et nous fournit un plan des alentours à visiter.


Notre objectif de ce soir est de faire du change car nous n’avons quasi que des billets de 200 (15€). Le problème est que personne n’a de change sur 200 et que la banque est fermée. On paiera l’auberge demain lorsqu’on aura des petites coupures.


Mercredi 03 on souhaite visite l’aire protégée des Orchidées sensée recenser des centaines d’espèces, située à El Encanto à 40km de Concepción. Après une bonne heure d'une piste fraîchement labourée, le panneau indicatif nous conduit à l’entrée du sentier écologique. Quelques flèches au début du chemin à peu près bien tracé puis plus rien. Nous avons fait 40km pour ne rien voir. Enfin si la vue depuis un petite colline… Déjà qu’on était limite pour l’essence..


Sur le chemin du retour on passe par San Isidro. Les villageois nous indiquent le petit chemin menant à la cascade. Elle est claire et très jolie. Pas suffisamment limpide pour qu’Adeline se jette à l’eau mais Pierre y trempe les pieds. Il y a plein de papillons!! Et dans les flaques sur le monticule rocheux plein de petites grenouilles. L’endroit est super mignon.


Retour à Concepción vers 18h. Nous sommes bloqués ici pour la nuit car la station essence n’a pas pu être réapprovisionnée en raison d’un blocus à Santa Cruz. Il n’est pas certain que le prochain village à 80 km n’en ait non plus. Laissons passer la nuit on verra demain car vu le nombre de motos qu’il y a on va bien trouver quelqu'un avec un bidon.


Le lendemain matin, la file d'attente à la station nous informe qu'elle a été approvisionnée. Mais avant, un tour au musée tout de même. Personne à l’accueil mais la porte est ouverte. On rentre et on met le prix du billet dans le tronc. On admire les maquettes d’églises: des églises des missions, et d'autres plus modernes, construites par Hans Roth, l'architecte qui a géré la restauration des églises des missions. A la fin de la visite nous voici enfermés dans le musée: oups ! La fenêtre nous permet d’alerter les gens sur le trottoir qui se débrouillent pour nous ouvrir. Décidément Concepción ne veut pas nous laisser partir.


Finalement après plus d’une heure d’attente à la station service pour faire le plein nous voilà repartis.


San Ignacio de Velasco

Arrivés en milieu d’après midi, jeudi 04, à San Ignacio, nous avons le temps pour trouver un hôtel, grignoter un morceau, se balader le long de la laguna guapomo, tenter de trouver une grotte (les indications de l'office du tourisme sont toujours aussi vagues), assister à une manifestation à propos des élections du moment puis flâner sur la place la nuit tombée. Des jeunes y répètent une chorégraphie certainement pour le carnaval qui aura lieu ce weekend. Ils manquent de synchronisation mais c’est sympa de les voir se défouler.


Ce soir l’église est fermée mais le vendredi après le petit déjeuner nous découvrons que les portes sont ouvertes. Il aurait été dommage de quitter San Ignacio sans y mettre les pieds. On vient pour ça à la base.


San Miguel de Velasco


Étant partis en fin de matinée de San Ignacio, c’est en début d’après midi que nous arrivons à San Miguel, petit village dont seule la place est pavée… et couverte de boue. Un vieil homme chargé de la maintenance de la mission nous ouvre l’église et nous explique son histoire. C’est plus sympa de discuter avec quelqu'un que de lire un écriteau dans un musée. Le vieil homme est très intéressant.


San Rafael de Velasco


N’ayant pas grand chose de plus à faire ici on file vers San Rafael, toujours pour visiter la mission. 

Puis vers Santa Ana puisque nous avons le temps d’y faire l’aller retour. L’église est fermée, mais on nous indique le responsable des clés. Il nous fait découvrir tout d’abord un site archéologique: un serpent en pierre de 25 mètres de long. Ensuite nous pénétrons dans l’église de Santa Ana, nettement moins restaurée et plus modeste que les précédentes elle reste d’autant plus chargée d’histoire. On devine les fresques recouvertes de mica. Le petit papi nous fait une petite démonstration d'orgue, toujours fonctionnel: magnifique pièce.


De retour à San Rafael, auberge trouvée.. enfin hôtel trouvé car peu de logements, et la responsable de l’auberge était exécrable. On a eu notre quota d'aubergiste dingo merci. On mange sur des tables déployées au bord de la route le soir: c’est génial cette ambiance.


Le lendemain à notre grande surprise, nous avons le droit à un petit déjeuner avec du pain au fromage et un café: quel luxe!!


San José de Chiquitos


Nos affaires remballées, il est temps pour nous de rejoindre San José. Arrivés là bas le samedi 06 février, ils sont en plein préparatifs de carnaval. On ne pensait pas qu’un petit village comme ça serait si prisé en cette période: les hôtels sont pleins. Finalement après avoir arpenté plusieurs rues et demandé conseil on trouve une chambre pour 100 Bs, cher pour la qualité mais pas envie de dormir dans la voiture.


Tout l’après-midi on attend patiemment sur la place que la fête commence, on nous avait dit 15h. Elle met du temps à démarrer et le défilé bat son plein après 21h00. L’ambiance est bonne enfant avec les jets d’eau, de mousse et les bombes à eau. Le vendeur de bières nous dit qu’il faut boire jusqu'à trois heures du matin. On ne relèvera pas le défi, on a de la route… Nous n’avons pas beaucoup de photos des chars et des quelques costumes: l'appareil était à l'abri de l'eau à l'auberge, et le téléphone ne fait pas der belles photos la nuit.


Couchés pas trop tard malgré la joyeuse ambiance dans les rues, nous reprenons la route pour Santa Cruz le dimanche 07. En partant nous nous arrêtons sur le site archéologique de Santa Cruz la Vieja. Comme son nom l’indique il s’agit de l’ancien site de la ville de Santa Cruz, construite par Nuno de Chavez et déplacée dans les années 1600 pour éviter les nombreuses attaques indigènes.


On tente aussi sans succès de se balader autour de la laguna Concepción sur la route du retour, mais une fois de plus, sans guide on abandonne.


A Santa Cruz, malgré ce dimanche de carnaval il ne se passe pas grand chose dans les rues hormis les jeunes qui s’amusent à bombarder les passants d’eau et de peinture. Certains français à l’auberge sont revenus très colorés de leur petit tour en ville. Pour notre part nous avons été épargnés.


Le lendemain, lundi 08, c’est férié pour les Boliviens, toujours en raison du carnaval. Nous devons rendre la voiture aujourd'hui, propre… mais impossible de trouver une station qui accepte de laver la voiture aujourd'hui ou du moins de nous mettre de l’eau à disposition. Du coup on la rendra telle qu'elle. Difficile de faire l’état des lieux avec toute cette terre mais le mec n’a pas fait d’histoire, juste un petit surcout de nettoyage.


En plus du carnaval il y a un blocus aux abords de Santa Cruz et d’après les news, demain le terminal de bus sera fermé. C'est une des coutumes locales pour manifester, ils bloquent les routes, parfois 2 semaines… Il faut absolument qu’on parte aujourd'hui alors direction la gare routière en début d’après-midi et à 16h30 nous voici dans le bus directo pour La Paz.

Le circuit des missions n'est “pas wouaw”, mais permet de se plonger dans l'histoire et la vie des Boliviens hors des villes. Des pistes boueuses et détrempées où on bénit les 4 roues motrices, certaines fois à 30 km/h de moyenne. Des routes goudronnées où on doit piler soudainement pour ne pas casser une jante dans un énorme nid de poule. Une journée d'attente et une heure de queue pour un plein d'essence. Des km et des km de routes en cours de construction. Des villages attachants chargés d'histoire. Et en s'éloignant des villes, des petits hameaux où les poules et les cochons de baladent en liberté entre des cases en terre et chaume.

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