El Chalten et Fitz Roy

Nous arrivons à El Chalten le 4 décembre, village autoproclamé "capitale nationale du trekking".

Comme El Calafate, la ville n'a aucun intérêt mais sert de camp de base. 3 rues goudronnées où se concentrent les hébergements et les magasins, de la piste caillouteuse en dehors. Et une connexion internet probablement assurée par pigeons voyageurs, d'où l'absence de nouvelles sur le blog.

Ici, tout est cher, et ce qui est pour le touriste est hors de prix. 20€ pour une bouteille de gaz pour le réchaud ! On continuera à utiliser notre réchaud à alcool à brûler même si c'est mal vu dans les parcs nationaux, faut pas exagérer... Dans les photos, vous verrez aussi un petit pot de Nutella, on vous laissera faire la conversion pour rigoler : 10$ argentins = 1€.

Le lendemain, on prend le bus pour El Pilar avec 4 jours de nourriture et la tente, direction les montagnes.

Après deux heures de marche facile, nous voici au pied du premier point de vue. Une bonne heure bien fatigante pour monter les 800 mètres de dénivelé, et nous voilà au pied de la star, le Fitz Roy et ses 3400 mètres. La vue est superbe, avec le lac au premier plan, les icebergs qui dérivent vers le bord du lac et bien sûr le Fitz Roy en arrière plan. En s'avançant un peu sur la gauche du lac on découvre une cascade et un autre lac, splendide!!

La descente nous chauffe un peu les genoux. On fait une grosse pause au campamento Poincenot, en bas de la côte. Finalement, comme on a encore la pêche, on se remet en route, direction le prochain point de vue: le Cerro Torre.

Arrivés vers 19h30 au campement De Agostini à quelques pas du point de vue, on décide de s'installer et de réserver le point de vue pour le lendemain.

On monte tout de même admirer le Cerro Torre du haut du campement. Le paysage est splendide. Les couleurs du ciel à la tombée de la nuit magiques. Les nuages forment des spirales au loin.

Un passionné de photo nous conseille de venir admirer le lever du soleil sur la tour le lendemain. Malheureusement quand le réveil sonne à 5h du matin, il pleut, pas la peine de se lever. On attend tranquillement la fin de l'averse, au chaud dans les duvets.

Nous montons plus tard quasiment jusqu'au mirador pour admirer le Cerro Solo et le glacier Grande en espérant que le ciel se dégage.

Le temps s'éclaircira, mais le Cerro Torre restera caché dans les nuages toute la journée. On nous expliquera plus tard que les nuages viennent du gigantesque champ de glace juste derrière, et restent accrochés sur les sommets, parfois plusieurs jours. Ce n'est pas pour rien si les Tehuelches appelaient le Fitz Roy "Chalten": "le mont qui fume".

Nous rebroussons chemin déçus de ne pas avoir revu le Cerro Torre, mais le glacier et son lac valaient le coup.

Nous sommes de retour à El Chalten, finalement au bout de 2 jours au lieu des 3 ou 4 envisagés: à part le point de vue sur le Fitz Roy, le chemin est plutôt facile.

Rendez vous chez les guardaparque (garde-parc, ou rangers). Nous avons repéré une randonnée un peu plus sportive/technique, moins touristique sur quatre jours et allons à la pêche aux informations. Un ranger nous explique: 2 traversées de torrents sur des tyroliennes (baudrier obligatoire), un peu de neige sans besoin de crampons, et savoir lire une carte, mais pas de gros danger. Cool, de quoi sortir des autoroutes ! Malheureusement, il faut 2 jours de suite sans vent pour le passage des cols (dont le "col du vent"). La prochaine fenêtre météo est dans 5 jours, sauf changement de prévisions... Pas le courage d'attendre une semaine ici: la seule chose à faire une fois qu'on a fait les points de vue, c'est des excursions organisées à 150€ la journée. Nous achetons donc les billets pour Bariloche pour le lendemain soir.

La nuit bien ventée au camping nous donne l'occasion de vérifier que la tente tient bien... Aujourd'hui (lundi 7 décembre) on ne voit ni le Fitz Roy ni le Cerro Torre. Malgré le temps changeant typiquement breton, nous montons aux petits points de vue à proximité d'El Chalten pour admirer les condors et le lago Viedma. La vue est relativement dégagée de ce côté.

Nous finissons la journée par un bon repas à 17h avant de prendre le bus car on ne sait jamais si la nourriture est fournie ou pas.

A force de discuter avec des Français qui viennent juste d'arriver de Bariloche, on a failli rater l'heure du départ.

Direction la gare routière, 20h de bus au programme, et cette fois ci on prend nos doudounes dans le bus. On ne se fera plus avoir par la climatisation.

Superbes paysages quand ils sortent des nuages, un paradis pour l'alpiniste avec des glaciers et des parois à escalader partout. En randonnée, le tour de 4 jours doit être sublime, le reste est très abordable.

Les photos par ici. Et n'hésitez pas à retourner sur l'article précédent car les photos du glacier sont arrivées.