samedi 26 décembre 2015

Le Parc National de Chiloé

Nous voilà donc mercredi 23/12, arrivés à l'entrée du parc pour deux jours de randonnée.

Par ici pour les photos.

Le camping se trouve à l'entrée du parc, au bord du lago Huillinco. Après avoir installé la tente, nous empruntons le Sendero El Tepual, un parcours au milieu de ces arbres dont les troncs ramolissent et se courbent à cause du sol humide et forment un véritable réseau de branches à hauteur du sol. Difficle de savoir à certains moments où est le sol!

 Les panneaux nous expliquent que ce milieu humide se crée quand les plantes s'installent petit à petit sur un sol saturé d'eau, s'empilant petit à petit les unes sur les autres jusqu'à ce qu'il n'y ait plus vraiment de "sol".

De retour au camping, après le repas, il faut attendre que les gérants du camping changent la bouteille de gaz du chauffe-eau si on veut une douche chaude. On profite de ce moment pour rendre visite à Henri, un quinquagénaire, originaire de Marseille, rencontré il y a deux jours à Castro, qui a loué une cabane pour trois jours ici. Il voyage en vélo depuis Puerto Montt et souhaite rejoindre Puerto Natales d'où il prendra le Navimag, un ferry traversant les fjords chiliens.

Finalement, même après le changement de bouteille, la douche sera froide : on se contentera d'une bonne toilette.

Le lendemain (24/12) nous partons pour deux jours de rando en direction de la plage de Cole-Cole. Début du circuit : que de la piste, qui traverse le village de Chanquin.


Le sentier se poursuit ensuite sur l'immense plage du pacifique, au nord du village jusqu'au Hameau de Huentémo. Les vagues se forment à plusieurs centaines de mètres du rivage et explosent sur l'étendue de sable blanc. En voulant prendre une photo de Pierre avec les pieds dans l'eau je réussis à tremper mon pantalon. Lorsqu'une vague éclate le niveau de l'eau passe de rien à 50 centimètres en très très peu de temps.

 Adeline : "Allez avance t'es même pas dans l'eau"

Pierre : "je t'avais dit que c'était une mauvaise idée d'avancer"

Dans la bataille contre l'océan, Pierre a aussi perdu ses bâtons qu'il n'avait pas bien accrochés sur son sac. Malheureusement, on s'en est rendu compte un peu plus tard et ça a valu un aller-retour à Pierre jusqu'au champ de bataille où il ne retrouvera finalement qu'un bâton sur les deux. Décidément ses bâtons, ils ne voulaient pas venir en voyage avec nous.

Après plusieurs kilomètres à marcher dans le sable avec nos dix kilos sur le dos et le vent de face, nous atteignons finalement Huentémo. Un village peuplé de "Mapuche", isolé du reste de l'île par cette immense étendue de sable blanc. Aucune route n'y accède ; le principal moyen de transport reste le cheval. On a d'ailleurs croisé une femme à cheval qui se rendait à la messe à Castro, à 50 km de là.




De là-haut la vue sur cette immense plage, propice au char à voile, est magnifique.


Il paraît que depuis le point de vue, il est possible d'observer des baleines, mais à cette époque de l'année, elles sont déjà parties.

Il nous reste encore quelques kilomètres avant d'atteindre la plage de Cole-Cole.


Magnifique anse au coeur de la forêt : deux/trois maisons aux alentours, le rio Cole-Cole qui se jette dans la mer, les vagues qui explosent sur le sable blanc et déposent algues et bois morts sur la plage, les perroquets qui s'envolent au dessus de nos têtes.
Le lendemain, on les verra sans le contrejour, avec leurs belles couleurs, mais pas le temps de prendre une photo.

On plante la tente sur l'air de camping aménagé par la Conaf et Pierre nous prépare un beau feu de camp.


Bien que totalement isolés de la civilisation, nous ne sommes pas seuls ce soir. Juan Pablo et Oliver, originaires de Santiago, sont venus passer Noël ici également. Nous passerons la fin de la soirée avec eux, au refuge de la Conaf, dont ils ont les clés puisque Juan Pablo y fait un stage pratique sur l'étude des pingouins de Punihuil.

Après une bonne nuit de sommeil dans ce petit coin de paradis, nous laissons notre campement tel quel pour aller explorer la suite du sentier. Le reste du chemin, qui longe le rio cole-cole est nettement moins accessible, avec tous ces bambous et nous oblige à rebrousser chemin assez rapidement finalement. Pour poursuivre il nous faudrait une machette et du temps. Mais le parcours est très sympa. On se croirait vraiment dans la jungle avec toute cette verdure et ces oiseaux qui piaillent.


Le Père Noël a oublié la machette



De retour au camping, on remballe et on repart dans l'autre sens. On s'arrête au village pour casser la croûte et on poursuit notre route. Cette fois-ci on ne passe pas par la plage mais par la piste qui mène près du lago Huelde : beaucoup plus facile !!! Le paysage est aussi radicalement différent, au milieu de la plaine humide comme le sentier Tepual.



Partis tard de Cole-Cole (13H30), on pensait ne pas pouvoir choper le bus pour rentrer ce soir à Castro, mais finalement nous arrivons à Cucao à 19H00 et le dernier bus passe à 19H30. OUF ! On avait tellement envie d'une douche chaude pour se rincer du sel et de la poussière de ces deux derniers jours.

Après une bonne nuit à Castro, nous prenons cet après-midi le bus pour Puerto Varas : retour sur le continent.


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