jeudi 25 février 2016

Alpinisme à 6088 m: le Huayna Potosí


Photos ici, on en intégrera plus tard dans le récit.

Plusieurs personnes nous ont conseillé de grimper au sommet du Huayna Potosí pour l'expérience. Perché à 6088 mètres, il est relativement accessible pour les débutants.

Alors après quelques semaines d'acclimatation à l'altitude et quelques jours à La Paz, on a réservé un trekking de trois jours auprès de l'agence Climbing South America.

Départ le dimanche matin du 14 février, vers 9h direction le camp de base, avec notre guide du nom de Macario ainsi qu'avec Brad, un américain et son guide Andrès.

Arrivés au camp de base, on commence par déjeuner avant de monter au vieux glacier avec notre équipement pour apprendre à le manipuler.

Sur le glacier au pied du Huayna Potosí, on enfile les crampons, on rajoute une couche pour le froid, on prend en main le piolet et on commence à grimper un peu pour voir comment placer ses pieds sur la glace en montée, en descente en fonction de la pente.

C'est un peu impressionnant mais les crampons et le piolet accrochent bien.

Une fois qu'on "maîtrise" la technique. Les guides installent une corde sur un bord du glacier pour qu'on teste l'escalade sur glace. Pour avoir fait un peu d'escalade sur roche ça n'a rien à voir: il faut planter l'avant du pied dans la glace et faire des petits pas. C'est super sympa!!

Pierre tente le côté un peu plus en dévers. Le guide sans encordage le dépasse en deux deux.

Après s'être bien amusés sur le glacier on redescend se reposer au camp de base. Le temps s'est dégage et on voit bien le sommet du Huayna Potosí.

En attendant le repas, on s'amuse à lancer des cailloux dans un vieux pneu. Difficile de jouer à cette altitude sans sentir tous ses muscles qui travaillent et la pression dans la tête alors il vaut mieux rentrer au refuge se reposer.

Pierre et Brad ressentent déjà un peu la hauteur, avec un léger mal de crâne et filent se coucher après le dîner.

Le lendemain matin on charge nos sacs avec nos affaires personnelles plus notre équipement de montagne. Le sac pèse mais nous n'avons que deux heures d'ascension sur de la roche devant nous jusqu'au campo Roca (5200m).

L'ascension n'est pas trop dure malgré l'altitude. Il suffit de prendre son temps et de respirer au rythme de ses pas.

Arrivés au refuge nous avons tout l'après-midi pour nous reposer. Brad se repose sur son matelas tandis que nous lisons et discutons avec Macario, notre guide sur les conditions de vie en Bolivie. C'est toujours intéressant d'en apprendre plus sur leur culture.

Le repas est servi à 17h. Et oui il faudra se lever à minuit pour la dernière ligne droite ! Il faut être redescendus en début de matinée avant que la neige ne ramollisse.

Au réveil, Pierre a mal à la tête et la nausée. Le guide lui conseille d'essayer tout de même de grimper. L'effort aidant parfois à se sentir mieux.

Vers 1h30 nous démarrons notre ascension, entièrement équipés, chargés d'un snack, d'une doudoune et d'eau. Encordés à Macario, on suit son rythme, relativement lent pour ne pas manquer d'air trop rapidement.

A la première pause, c'est à dire à la première zone relativement plate, après 45min de marche, on retrouve le groupe de quatre chinois qui s'exerçaient avec nous hier sur le glacier.

On reprend notre souffle, on enlève la cagoule qui est de trop malgré la neige qui tombe et on continue.

Pierre, est toujours nauséeux, mais le corps humain est une machine bien faite: le petit dej finit par ressortir et après ça va beaucoup mieux… Les guides n'ayant pas l'air de trouver cela inquiétant, nous poursuivons.

Avant la deuxième pause, il y a un mur à 60 degrés à escalader à l'aide du piolet. C'est assez épuisant et on est contents de se reprendre notre souffle quand on l'a passé.

A ce stade, on a fait à peu près la moitié. On est environ à 5600m. C'est là que ça se corse. Pierre sent qu'il manque d'oxygène au bout de cinq pas et souffle comme un boeuf. Il faut s'arrêter régulièrement pour reprendre son souffle. Adeline souffre moins de l'altitude mais est bien contente de s'arrêter pour respirer.

Les derniers mètres, soit la dernière heure, Pierre est à quatre pattes dans la neige pour avancer. Le guide nous encourage car on voit le sommet. Lui n'a aucun problème pour respirer et sifflote même en montant.

Un dernier effort et nous y sommes: le sommet, 6088m!!

Le soleil s'est levé depuis une demie heure mais le ciel est totalement couvert et on ne voit pas à plus de 10 mètres. Quel dommage d'être au sommet sans la vue…

Nous sommes les seuls en haut ; les autres ont tous abandonné. Comme dirait Macario: champions !

Pour redescendre, Adeline prend la tête de la cordée. A l'aller elle avait plutôt la forme mais pour le retour elle commence à avoir la nausée et le mal au crâne. A son tour de vomir…

On ne mettra que deux heures pour rentrer au refuge. Ça nous paraît tellement facile dans ce sens là.

Arrivés au refuge vers 9h du matin, on ne pense qu'à une chose: dormir pour essayer d'éliminer cette douleur à la tête.

Macario et Andrès nous réveillent vers 10h pour manger un peu, remballer nos affaires et rentrer au camp de base.

Brad est toujours pâteux et n'avale pas grand chose. Il a abandonné l'ascension en milieu de course ayant l'impression à la vitesse des battements de son coeur qu'il allait lâcher.

Nous avons repris des forces et ne souffrons plus.

La descente au camp de base se fait sans problème. Le temps est maintenant hyper clair: quelle frustration!!!

Des salteñas (chaussons à la viande et aux légumes) nous attendent en bas pour notre plus grand bonheur.

L'aventure se termine là. Le chauffeur embarque nos affaires et nous ramène à la Paz.

Ce fut une expérience enrichissante mais éprouvante physiquement non pas à cause de la difficulté de l'ascension mais à cause de l'altitude et du manque évident d'oxygène. Difficile d'imaginer l'effet avant de l'avoir vécu. Nous avons repensé à la réplique du film Everest: "à 6000 m, votre corps va littéralement mourir"... C'est un peu ça !

A recommander tout de même surtout si le temps est dégagé : on a vu des photos c'est magnifique.

4 commentaires:

  1. Bonjour les z'amoureux,
    Bel exploit que de gravir l'Huayna Potosí,visiblement cette montée a été épique..!!
    Maintenant il vous reste le Nevado Sajama (6 542 m),l'Illimani (6 438 m),l'Ancohuma (6 427 m) et enfin l' Illampu (6 368 m) puis finir avec le « colosse de l'Amérique » L'Aconcagua (6 962 m),il ne devrait plus vous faire peur ,vous êtes des pros à présent.
    Gros bisous de vos cousins de Vendée
    Sylvie et Christian

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  2. Boaf, une fois dans la vie c'est bien, mais on n'a pas forcément envie de recommencer ça tous les jours... Bisous !

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  3. Bel exploit les loulous! Moi je me contente de la Butte de Port l'Epine, c'est moins haut.
    Bises à vous deux

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  4. joyeux anniversaire Adeline ! On fêtera ça dans quelques temps. Bécots à tous les deux de nous deux.

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