mercredi 16 mars 2016

Cañón del Colca, dénivelé et petits villages

L'attraction phare d’Arequipa est le canyon de Colca, le second le plus profond du monde, devant le Grand Canyon: 3400 mètres entre le Colca et le plus haut sommet.
Il y a bien des tours organisés qui emmènent voir quelques villages, mais ça ne nous branchait pas trop. En fouinant un peu, et avec l'aide de l'office de tourisme, on découvre qu'en suivant le canyon, après les villages touristiques, il y a une partie plus sauvage, plus encaissée, et propice à la rando, à condition de ne pas avoir peur des côtes.



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Toutes les photos du canyon par ici.

Le jeudi 25 février à 23h30, nous voici au terminal de bus, où on prend le bus de minuit direction Cabanaconde. On débarque à destination vers 6h du matin, le jour est à peine levé, et on est dans les nuages.

On est partis légers: pas de sacs de couchage, quelques vêtements chauds et imperméables, et le toit de la tente pour pouvoir s'abriter en cas d'urgence. Et de quoi grignoter un peu, mais pas de réchaud, juste quelques pastilles d’alcool Esbit au cas où. Et on n'a pas regretté: on peut manger en auberge ou chez l'habitant pour quelques euros à peu près partout, et il y a pas mal d'hébergements bon marché.

Tant qu'à partir dans des zones habitées, on fait marcher l'économie locale !

La journée commence donc à Cabanaconde par un petit dej sur la place principale, puis en route pour San Juan.

Il faut une petite demie journée pour descendre le versant abrupt et rocailleux jusqu'au fond du canyon et remonter à San Juan de l'autre côté. 
Le hameau de San Juan est une petite oasis irriguée, où poussent figues, cactus, avocats, et quelques autres fruitiers. 



On commence par se rafraîchir d'une petite bière à une tienda au bord du chemin, puis l'aubergiste un peu plus loin crie par la fenêtre pour demander où on va et si on veut pas manger un morceau d'abord. Il est encore un peu tôt, on patiente une heure pendant que ça cuit, avec le mur qu'on a descendu le matin en ligne de mire en face de nous. 



Au moment où un groupe descend le même chemin, on peut se rendre compte de l'échelle ! On est déjà fatigués à l'idée de remonter ça le surlendemain !

Bien rassasiés, on reprend le chemin, direction Tapay.

Pour le dessert, on ramasse quelques figues au bord du chemin, et un tuna, fruit du cactus.



Pierre découvre à son insu que le tuna est couvert de minuscules épines. Pas douloureux, mais pénible à enlever à la pince à épiler. Et Adeline fait une glissade de quelques mètres en voulant attraper une figue un peu loin du chemin…




Et ça grimpe, grimpe, grimpe jusqu'à Tapay, mignon petit village desservi par un sentier, et par une route actuellement coupée, un pont ayant été emporté par le río en crue.

Un chien nous accompagne sur quelques kilomètres, comme aiment souvent faire les chiens locaux. Il connaît parfaitement le chemin et nous amène jusqu'à un hébergement, puis file avant qu'on ait eu le temps de lui chercher une gamelle d'eau.




Le dîner est servi à 18h, mais on n'arrive pas à tenir jusque là, on pique un somme en attendant.

Le lendemain matin, après le petit dej, notre hôtesse nous dit qu'on ferait mieux de partir vite, parce que des gens viennent de descendre vers le rio et pourront nous aider à traverser. On plie les sacs en vitesse et go !

Arrivés à l'endroit où se trouvait le pont, c'est impressionnant ! Un rocher d'une centaine de tonnes est tombé de la montagne, avec beaucoup de cailloux plus petits. Plus de trace du pont…



Les locaux qui sont là nous aident à traverser: il faut se mouiller les pieds, mais c'est plus impressionnant que difficile. Comme c'est la seule route d'accès à Tapay, pour l'instant Tapay est ravitaillé par les mules.

On est maintenant sur la piste carrossable, assez plate. On passe par les villages de Cosnirhua et Mallasa, où on fait juste une petite pause: on peut y trouver à dormir et manger, mais il est encore trop tôt.

Vu qu'on a encore du temps, on pousse jusqu'à Llatica, dans une vallée perpendiculaire au canyon proprement dit. Cette portion est une des plus jolies de la rando: comme le canyon est un peu plus étroit, on a vraiment l'impression d'être dedans. 





Malgré la belle cascade au bout du canyon, on ne va pas jusqu'à Fure. Apparemment ce hameau a été déserté car trop exposé aux éboulis.

Llatica est un petit hameau quasiment désert. Malgré tout, une dame à qui on demande où manger nous propose de venir chez elle pour 4€ par personne. Nous voici assis dans la cour de la femme sur des chaises en plastique, entre le maïs qui sèche au soleil, les poules qui viennent picorer dedans quand la fermière a le dos tourné, et l'agneau qui suit la fille comme un chien.


On redescend le canyon par l'autre versant, jusqu'au hameau de Llahuar, où on passera la nuit. Il y a normalement des eaux thermales, mais le Colca a débordé récemment dans les bassins, un seul a été nettoyé et n'est “qu'à” 30°, tant mieux ça rafraîchit un peu !




Après une bonne trempette, nous remontons au bar prendre un bon Pisco Sour en attendant le repas du soir.


Le lendemain matin, on avait demandé le petit dej à 6h00 pour attaquer la remontée à la fraîche. Il arrive à 6h30, normal, heure péruvienne…



La remontée vers Cabanaconde n'est pas passionnante, mis à part le geyser qui fait un beau panache de vapeur dans l'air du matin, 



et quelques beaux points de vue.


Heureusement qu'on a attaqué tôt, il fait très vite chaud.

On a hérité d'un nouveau guide: un chien qui a suivi un groupe la veille de Cabanaconde à Llahuar. Mais c'est pas vraiment un cadeau: il connaît mal le chemin, et avec ses longs poils noirs, il a chaud, on doit lui donner un peu de l'eau qu'on porte. Niveau bouffe, Monsieur n'est pas difficile, il se contente de quelques cacahuètes un peu rances.



En arrivant en haut du canyon, on a une belle vue sur les sommets enneigés que le brouillard nous avait cachés le premier jour.


De retour à Cabanaconde, notre guide à poils longs file retrouver ses potes sans même réclamer une propina (pourboire)!

On mange un morceau dans un petit restau local, et c'est parti pour 6h de minibus jusqu'à Arequipa.

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