dimanche 20 mars 2016

De Machu Picchu à Choquequirao à pieds: Pérou authentique !

Après notre bain de culture mercantile au Machu Picchu, nous prenons nous sacs à dos direction Choquequirao, des ruines paraît-il superbes, et quasi désertes car à 2 jours de marche de la civilisation (euh, on va dire plutôt à 2 jours d'une route). Un téléphérique est en projet mais pour l'instant on peut encore en profiter peinard.

Le chemin, surnommé “Camino de los locos” (chemin des fous) fait 110 km, passe de 2000 à 4500 mètres. D'après les locaux, y'a quasiment que des Français à s'y aventurer. Les chemins sur lesquels on marche sont utilisés au quotidien par les locaux, on dort et on mange chez l’habitant.
On a décidé de le faire à l'envers, de Machu à Choquequirao, plus facile pour réserver les entrées du Machu.




Pour lire l'ensemble de l'article, relativement long d'ailleurs car il raconte une semaine d'aventures, cliquez sur 'plus d'infos' ci-dessous

Pour voir toutes les photos de cette semaines de "fous", cliquez ici.

Jour 1: Machu Picchu à Lucmabamba
20 km, +800m, -800m

Lundi 5 mars, après une nuit à Aguas Calientes (ou Machu Picchu Pueblo), on prend le chemin des radins pour repartir: comme aucune route ne dessert Aguas Calientes, il faut soit prendre le train, soit marcher. Pour rejoindre la route la plus proche à Hydroelectrica, il y a 11 km, et pour les touristes, le train coûte… 25 US$ !!!! (et 1,25 US$ pour les locaux). Comme on n'a pas pris assez de vaseline pour encaisser ça, on fait comme quelques centaines d'autres personnes par jour: on marche. C'est clair, faut mieux faire circuler des trains vides pendant que tout le monde marche !


On arrive à Hidroelectrica un peu avant midi, et on mange dans un restau au bord de la voie ferrée dont le menu à 2,5€ a surpassé quasiment tout ce qu'on a mangé depuis plusieurs semaines. Simple mais excellent ! Heureusement que dans ce coin il y a des gens qui font leur travail consciencieusement, avec le sourire et sans que la note crève le plafond !




Bien rassasiés, on reprend la piste vers Santa Teresa, puis direction les ruines de Llactapata. C'est parti pour un beau pont suspendu et une montée de 700 m de dénivelé qui nous occupe 2 bonnes heures. Fait chaud ! 

Aux ruines de Llactapata, on a de la chance: le ciel dégagé nous offre une belle vue sur le Machu Picchu. 




Llactapata est assez modeste, mis à part une porte typiquement inca, le reste est plutôt banal.

Encore quelques minutes de montée, puis on attaque la descente: il faut redescendre les 800 m de dénivelé, de l'autre côté de la montagne !



Au hameau de Lucmabamba, une petite mamie nous amène jusque chez son fils qui a une chambre dispo: la flemme de camper !

La chambre et la salle de bains sont propres, il y a de l'eau chaude. On arrive trop tard pour profiter du repas du soir, mais ils nous donnent de l'eau bouillante pour nos nouilles chinoises. On passe une très bonne soirée auprès de ces gens qui ont vraiment le sens de l'accueil, et on goûte leur café bio artisanal. Pas le meilleur de notre vie, mais enfin un café qui a du caractère après des mois de banal Nescafé. Dans le coin, les gens possèdent environ 2 hectares, et les femmes se sont organisées en coopérative. Ils profitent aussi de l'affluence de touristes sur le Salkantay Trek (avec lequel on fait un bout de route commune): dégustation et camping apportent un complément.




Le prix est laissé à notre appréciation: les 60 soles (15€) qu'on laisse pour la nuit et 2 petits dej ont eu l'air de convenir.

Nous recommandons l'adresse aux marcheurs: Enrique Alvarez 084 78 82 03, Coordonnées GPS :-13.212221,-72.61495
Si vous prévenez avant, vous pouvez avoir une visite de la plantation.


Jour 2: Lucmabamba à Totora, ça grimpe !
25 km, +1450 m, -0m

Après un petit dej à 6h du matin, on reprend nous sacs direction Totora. Le chemin piéton et les ponts ayant été embarqués par la rivière, il faut passer par la piste carrossable.



Rapidement, une voiture s'arrête et propose de nous avancer. Le covoiturage se fait naturellement: les gens s'arrêtent pour proposer de vous prendre contre quelques soles. Adeline se tasse sur la banquette avec 3 adultes et un enfant, et Pierre se case dans le coffre entre les sacs et 2 enfants.


Au bout d'une petite dizaine de km, la piste est coupée par un éboulement, il faut continuer à pieds.



A Collipapampa, on avait espéré une baignade thermale, mais il n'y a plus de bassins, recouverts ou embarqués par le rio. Par contre, on trouve à acheter un coca et de l'eau chaude pour les nouilles.

On nous dit qu'il n'y a pas de transport en commun pour Totora, et les 60 soles (25€) qu'on nous demande pour un transport privé de 10 km nous paraissent un peu chers, donc on repart à pieds.

Là aussi, plus de chemin piéton, il faut suivre la piste qui remonte la vallée, pas passionnant même si le paysage est sympa. Et malheureusement, pas une voiture à passer!

On arrive bien fatigués à Totora, 3500 mètres d'altitude, assez tôt dans l’aprem. Notre acclimatation à l'altitude est bonne, on n'est pas particulièrement essoufflés. Par contre, une journée de montée, c'est dur...

Le véhicule qui devait partir pour Yanama en fin d'après-midi n'y va pas finalement, par manque de carburant et mauvais état de la route : ces routes coupées sont une plaie pour les locaux, qui souffrent beaucoup des éboulements.

On prend le repas du soir et une chambre au camping de Totora: pour 5€ c'est très très basique, on dort dans nos duvets plutôt que sous les couvertures sans draps. Pas d'insonorisation, c'est un peu comme si on dormait en dortoir avec la famille. Mais les gens d'ici vivent comme ça, donc pas de chichi !

A Totora, on est vraiment à la campagne: 2 cochons et quelques volailles en liberté, et les cochons d'inde dans un petit appentis. Dans la cuisine sur terre battue, il n'y a qu’une petite table et 2 chaises, qu'on nous donne pendant que toute la famille mange assis sur des petits bancs, l'assiette sur les genoux.


Jour 3: Totora à Yanama, temps de merde
23 km, +1200m, -1100m, Col à 4648 m

On est réveillés au lever du jour avant 6h par le coq, et le doux son de la pluie sur la tôle ondulée.

De la pluie pour assaisonner cette grosse journée. On attend un peu mais ça ne se dégage pas.


8h00, pantalon, veste et chaussettes imper, couvre-sac plus le parapluie, en route.


On fait une bonne partie de la montée par la piste, c'est plus long mais ça monte moins dur. Il pleut quasiment non stop, du coup on ne voit pas beaucoup le paysage et c'est difficile de faire une pause. Le passage entre 4200 à 4600 m est dur: on en a plein les pattes et le manque d'oxygène se ressent. Il nous faut un peu plus de 4h pour atteindre le col.




Peu après le col, on profite d'une accalmie pour faire chauffer les nouilles, et on discute avec un Argentin qui arrive dans l'autre sens. La pluie reprend, il faut se peletonner sous les parapluies pour finir le repas.

Et c'est parti pour la descente, cette fois on coupe allègrement les lacets de la route. Toujours sous la pluie quasiment tout du long…

On arrive à Yanama vers 16h, et en discutant on trouve rapidement à dormir chez l'habitant: un matelas posé dans le grenier à patates, bien mieux que de dormir en tente après cette journée !



Grâce au parapluie, on n'est pas trop mouillés, juste le bas du pantalon et les pieds à cause des nombreux passages à gué.


Nos hôtes nous servent l'habituel repas de soupe suivie de riz, patates frites et un oeuf. On discute, notamment des cuyes (cochons d'inde) qui gambadent sur le sol en terre battue de la cuisine.
Ça les amuse bien de penser qu'en Europe on a un seul cuy, et quand il meurt on l’enterre dans le jardin. En groupe, les cuyes font leur vie sans chercher des câlins, et se sauvent dès qu'on essaye de les caresser.

Là non plus, pas de prix officiel, c'est de “l'hospitalité aidée”, on donne 50 soles (12€) pour les repas et la chambre.


Jour 4, Yanama au Rio Blanco, descente épuisante et piqûres
12 km, +600m, -2000m

Le coq nous réveille tôt, et on mange le petit dej qu'on a apporté: dans ce village ravitaillé par les mules à cette saison pour cause de route impraticable, les locaux petit-déjeunent avec une infusion et quelques patates. On leur offre un peu de lait en poudre pour le maté de la petite fille d’un an et demi.

Et nous voilà partis pour une montée plutôt agréable, assez douce et avec une jolie vue, jusqu'au col à 4130 m. 

Après le repas du midi au col, on est partis pour un après-midi de descente, sur un chemin dans l'ensemble très casse gueule, entre les caillasses instables et le sable glissant. Heureusement, les bâtons de rando permettent de se récupérer avant de tomber, pas de bobo. 



À Maizal, 3000m, il y a une seule maison, qui fait aussi camping et semble proposer quelques chambres. Le proprio n'est pas là, et il est un peu tôt, donc on reprend la descente.

À la fin, le chemin est un peu envahi par la végétation, on avance à coups de bâtons. Au bord du Rio Blanco, la zone de camping est constituée de quelques emplacements à peu près plats, sans sanitaires. Pierre ronchonne parce que c'est infesté d'insectes, et on galère à planter les sardines dans le sol caillouteux. Mais comme on ne sait pas ce qui nous attend plus haut et qu'on en a plein les pattes, on reste là.

La toilette à l'eau froide du rio fait du bien après 3 jours sans douche… Malgré un petit feu qui éloigne un peu les bébètes, pendant qu'on mange on fait connaissance avec les fameuses mouches des sables, ou midges: c'est tellement petit qu'on ne se rend même pas compte qu'on se fait bouffer, c'est insensible au répulsif à moustiques, et ça démange méchamment. Elles ne piquent pas à travers les vêtements donc fallait rentrer le pantalon dans les chaussettes, ça aurait évité qu'elles dévorent les mollets de Pierre et les chevilles d'Adeline…

Conseil aux randonneurs : Si vous avez encore des forces, continuez jusqu'aux ruines de Pinchaunuyoc, il y a un peu moins de bestioles et c'est plus joli.



Jour 5: du Rio Blanco à Marampata, les fameuses ruines de Choquequirao
11km, +1300m, -300m

On part tôt pour profiter de la fraîche: aujourd'hui on a le droit à un beau soleil. Grosse montée au programme: il faut remonter de l'autre côté du Rio Blanco et passer par-dessus la montagne pour atteindre Choquequirao.

Les ruines de Pinchaunuyoc sont un amphithéâtre de terrasses en bon état, avec un ruisseau d'eau claire.

Bel emplacement de camping, mais purifiez l'eau, il y a des animaux au-dessus…

À partir de là, il y a moins de mouches des sables, mais on se fait assaillir par les grosses mouches comme à El Chalten. Elles piquent à travers les vêtements, et sont insensibles au DEET. Pierre marche casquette à la main et fait du tennis… On ne s'en débarrasse qu'à proximité du sommet.

En haut, on découvre la vue sur Choquequirao, on a de la chance d'avoir peu de nuages. 


Et il est grand temps de faire une pause: on est quasiment montés d'une traite à cause des mouches.

Après manger, on descend jusqu'aux ruines, où on cache les sacs pour déambuler. Hors saison, il n'y a que nous, et Audrey et Jean, un couple avec leur guide.



Pour atteindre les terrasses aux lamas, on descend un long escalier dont les marches sont plus hautes que larges, vertigineux quand certaines sont tellement courtes qu'on doit marcher de profil…




Un mirador un peu branlant permet de prendre du recul. On ignore si ces lamas en pierres blanches sont d'époque ou ont été ajoutés, mais ils sont maintenant emblématiques de Choquequirao.


En surplomb du site, le haut de la montagne a été parfaitement aplani. On dirait un stade de foot !

C'est moins impressionnant que Machu Picchu, il n'y a pas de constructions en énormes pierres de taille parfaitement emboîtées comme là-bas ou à Cusco. Mais c'est plus intime, et quand on voit l'étendue et l'importance des vestiges, on peut rêver à la quantité de constructions qui peuvent encore se cacher sous la végétation.

On espère voir un jour ce site dégagé et mis en valeur, mais on sait aussi que ce jour là, le téléphérique avec sa capacité de 400 personnes par heure aura changé l'ambiance…

Suivant les conseils de Audrey et Jean, on reprend le chemin, 1h30 jusqu'à Marampata.

En s'éloignant du site, on voit qu'il y a des terrasses qui s'étendent bien en contrebas, dont certaines très vertigineuses en bord de précipice. Est-ce qu'il y a des terrasses cachées par la végétation de là jusqu'au site ? Mystère !

Au joli hameau de Marampata, on trouve une chambre au camping.



Audrey, Jean et leur guide débarquent à la tombée de la nuit, on passe la soirée à discuter. Ils arrivent d'Asie du sud-est, où il faut vraiment qu'on aille un jour !

Ils font le classique aller retour à Choquequirao en 4 jours depuis Cachora avec un guide et un muletier. Pour ceux qui ne veulent pas porter un sac à dos, pas besoin de passer par une agence, demander un guide local à son auberge de Cusco, ou aller directement à Cachora où le bouche à oreille vous en trouvera un.

Pour le repas du soir, Adeline a réussi à négocier un cuy (cochon d'inde) vu que c'était son anniversaire la veille.

On déguste la bestiole pendant que le reste de sa famille se dispute les herbes fraîches sur la terre battue de la cuisine. Pas mal de travail pour pas beaucoup de viande, mais c'est excellent.


Au dodo, le matelas est affaissé et il n'y a pas de drap, comme d'hab.


Jour 6: de Marampata à Cachora, plein les pattes
28 km, +1500m, -1500m

Comme d'hab, pas besoin de réveil, notre copain le coq nous prévient que le jour est levé.

Encore une grosse journée, il faut descendre traverser le Rio Apurímac, 1500 mètres plus bas, et remonter de l'autre côté pour passer un col… Une tyrolienne serait sympa !



On attaque à 7h pour en faire un maximum avant la chaleur et passer le rio avant les mouches.

Le chemin est encore une fois couvert de caillasses qui roulent et de sable qui glisse. Mais ça descend assez raide donc on est assez vite en bas. On comptait faire une pause avant de commencer à remonter, mais les petites mouches des sables sont déjà réveillées donc on repart fissa vers le pont suspendu et la montée.

A 11h, on arrive au camping de Chiquisca, où on fait une bonne pause, et apprécie une assiette de spaghetti tomate après 5 jours de nouilles chinoises sorties du sac à dos ou de riz-frites-oeuf chez l'habitant. Et il y a des bananes et de la bière, le rêve !

Puis on dit au revoir à Audrey et Jean qui passeront la nuit ici, et on repart. Il nous reste une grosse moitié de la montée, et le redémarrage est difficile…

En approchant du col, la vue se dégage sur les sommets enneigés de la Cordillera Vilcabamba entre les nuages. 


Et aussi sur les dernières centaines de mètres de dénivelé, des lacets démoralisants. 




Pierre débranche son cerveau, et monte comme un bourrin à pleine vitesse, pendant qu’Adeline suit à son rythme.

Col à 2915 m, fin des efforts ! 3000 mètres de dénivelé dans la journée, Adeline a battu son record. Pierre a déjà fait pire mais avec un petit sac.



On fait une pause à la tienda de Capuliyoc. De là, la piste commence, on peut appeler une voiture pour les 11 km jusqu'à San Pedro de Cachora pour 10€. Mais comme la piste est plate, on termine à pieds.

Le paysage passe de la montagne à la campagne, avec toujours des sommets enneigés en fond.



L'arrivée à Cachora est un peu déconcertante: on arrive par les faubourgs où les maisons sont entre le “pas terminé” et le délabré, et les 4 premières personnes qui nous parlent sont soit très avinées, soit pas bien finies…

À l'auberge de Celestino Peña, recommandée par le gars de Capuliyoc, on est accueillis chaleureusement malgré les travaux en cours pendant la basse saison. Exceptionnel: des draps propres et accordés, et des matelas corrects dans la chambre basse de plafond où Pierre tient à peine debout.

Comme on a accès à la cuisine, on en profite pour se faire une bonne dose de fruits et légumes.

Comme les rues et les numéros ne sont pas bien indiqués, les coordonnées sont :-13.51318,-72.812874. Celestino peut aussi donner des infos sur les randos dans le coin, et aider à trouver guide et/ou muletier.



Le retour à Cusco est un peu pénible: un minibus nous emmène à Abancay, où on prend un bus pour Cusco. Au final, il aurait sans doute été plus simple de prendre un taxi collectif jusqu'à la grand route et de choper un bus Abancay-Cusco au passage.

On a bien compris pourquoi on appelle ça le chemin des fous. Entre 1500 et 3000 mètres de dénivelé par jour, le climat imprévisible de la saison des pluies, les insectes… Mais les chemins et les paysages nous ramènent à ce qu'ont connu les Incas bâtisseurs du Machu Picchu, de Choquequirao et autres merveilles. Fallait une sacrée dose de courage pour venir déplacer tous ces cailloux dans cette région de montagnes et de canyons. Et les gens du coin sont adorables ! Quand on les croise sur les chemins, ils demandent comment ça va, d'où on vient, où on va…

Dans les pueblos (hameaux) ou centros poblados (mini hameaux), on partage la vie et les conditions de ces gens qui sont souvent ravitaillés par mules, où l'électricité est approximative, l'eau chaude absente ou hors de prix.


Logistique pour les randonneurs intéressés

La durée est de 5 à 8 jours. En 6 jours c'est sportif… Paraît que certains l'ont fait en 5, chapeau !

Le mot d'ordre est de partir léger, le moindre kilo en trop devient une torture au bout de 1000 mètres de dénivelé ! On peut louer les services d'un muletier sur une partie du trajet, demandez dans les villages, mais apparemment cette rando les intéresse pas trop, trop long. Certaines agences le proposent en tour privé, mais ça coûte une fortune, plus de 1000€ par personne.

Vêtements

Pantalon long et manches longues légers recommandés contre les insectes, le soleil, et la végétation sur certaines portions. Chaussettes hautes pour rentrer le pantalon dedans pour protéger ses chevilles contre les mouches des sables.

Chapeau à larges bords contre le soleil, ou casquette avec tissu sur les oreilles et le cou. On avait pris une moustiquaire de tête, mais les mouches attaquaient les chevilles et les poignets, on ne l'a pas utilisée.

En saison des pluies, équipement de pluie y compris pantalon, couvre sac ET sac étanche pour le duvet. On était très contents d'avoir les parapluies.

Nourriture

Le petit dej local c'est quelques patates ou biscuits et une infusion. Les difficultés de ravitaillement par les routes pourries rendent le pain très rare. Prévoyez plutôt vos provisions.

On peut prendre en moyenne un repas par jour chez l'habitant, généralement une soupe et une assiette de riz, frites et un oeuf. Avec un peu de chance on peut goûter le cochon d'inde. Dans les petits hameaux, il est quasiment toujours possible de se faire préparer un repas contre une dizaine de soles. On est partis avec 8 soupes de nouilles chinoises instantanées chacun et un sachet de purée. On rentre avec 2 soupes chacun et la moitié de la purée.

Prévoyez beaucoup de grignotage, la montagne ça creuse, et les soupes chinoises aux nouilles ça cale pas longtemps. On a consommé une vingtaine de barres de céréales ou chocolat chacun, et une livre de cacahuètes. On peut se réapprovisionner en grignotage dans les tiendas au fil du chemin.

Filtre ou pastilles pour l'eau, il y a pas mal de ruisseaux et les hameaux ont l'eau courante mais il y a des animaux partout, les cochons sont en liberté, et on sait jamais si l'eau du robinet est traitée. Les pastilles de micropur standard (ions d'argent) sont inefficaces, il faut des pastilles de javel, chlore ou DCCNA. Notre lifestraw avec un entonnoir bricolé dessus est efficace et pas chère.

On peut avoir de l'eau chaude dans les hameaux, donc on a consommé assez peu de combustible: environ 300 ml d'alcool dans le réchaud fait maison (chercher P3RS sur Google). On n'avait que de la nourriture sans cuisson, besoin que d'eau chaude. Pas toujours d'arbres, un réchaud à bois serait pas très pratique. Pas pris le réchaud à gaz, l’alcool à 96° coûte beaucoup moins cher (en pharmacie) et arrive à chauffer de l'eau suffisamment pour les nouilles instantanées même à 4500 mètres.

Couchage

On a dormi une seule fois en tente, les plus téméraires peuvent le tenter sans tente, mais un sursac en secours est recommandé: entre Yanama et Marampata il n'y a que Maizal, une seule maison et le gars n'est pas toujours là. En saison sèche, les chambres risquent d'être plus vite prises.
On a eu des nuits douces, à vue de nez pas moins de 10°C, mais méfiez-vous de l'altitude, surtout à la saison sèche.

Préparation et cartographie

On a été bien aidés par des blogs qui détaillent cette aventure dans l'autre sens :

Les traces suivantes sur wikiloc peuvent aider aussi :

Comme la carte d’OPen Street Map de cette zone est à peu près correcte, un smartphone avec osmAnd, maps.me ou similaire permet de bien se repérer. On a trouvé une carte papier récente (avec la route Totora-Yanama indiquée) dans une librairie de Santa Catalina à Cuzco.
Aucun chemin n'est balisé, mais c'est assez facile de s'orienter à la carte, très facile au GPS. Et là où il y a un carrefour, il y a souvent un hameau pour demander sa route.

Énergie

Il y a de l'électricité généralement, mais souvent des coupures, et on n'a jamais eu une prise dans la chambre. Mieux vaut prévoir batteries de rechange ou powerpack, surtout si le smartphone sert de GPS.

Pharmacie

Avec la pharma de base, n'oubliez pas le répulsif à moustiques, même si ça marche pas contre les mouches. Et une crème apaisante bien puissante pour les piqûres. Crème solaire bien sûr ! Oubliez les pilules miracles pour l'altitude, l'acclimatation est indispensable, il y a un col à 4000 et un à 4600.

Bonne randonnée !!!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire