mercredi 16 mars 2016

Arequipa, ville blanche

Mardi 23 février, le bus de nuit nous dépose vers 5h du matin au terminal d’Arequipa (2300 m), première ville péruvienne de notre périple. On se pose dans un coin du terminal, on attache les sacs ensemble et on attend tranquillement qu'il soit assez tard pour aller en ville.

photos ici


Le terminal est à 3 km du centre, dans une zone industrielle, donc on prend un taxi. Il nous demande ce qu'on cherche: une auberge basique bon marché, avec cuisine. Il nous emmène dans une auberge sans panneau, 50 soles (12€), assez joli. Le ménage est approximatif, mais les draps sont propres, la dame est adorable, et l'eau chaude fonctionne.


Les guides touristiques disent toujours que si on laisse le taxi conseiller un logement, il emmène chez ses copains. Évidement, et alors?


Après avoir posé les sacs, on part découvrir la ville d’Arequipa. 



Sur la Place d’Armes, on se fait alpaguer par la rabatteuse d'une agence de voyage qui brade les dernières places pour remplir son bus, pour la visite des alentours.


Nous voici donc partis pour la visite. On commence par 2 points de vue sur la ville et les volcans.





Arequipa a une histoire géologique mouvementée. La proximité des volcans a fourni une belle pierre blanche, le sillar, dont on a fait de beaux bâtiments. Mais les tremblements de terre sont très fréquents. En dessous de 6 sur l'échelle de Richter, c'est à peine si les Arequipeños le remarquent… Le dernier gros, magnitude 8,4 en 2001, à fait pas mal de dégâts mais les Arequipeños sont têtus, et ont reconstruit. Le volcan Misti (5800m) est en activité et sous haute surveillance.
Les autres volcans sont éteins: le Chachani (6075m) et le Picchu Picchu (5571m). On peut les gravir, mais on a eu notre dose de mal des montagnes pour l'instant au Huayna Potosí…


Dommage que les nuages cachent une partie des volcans, mais à cette saison c'est normal. Photos vite fait, et il faut remonter dans le bus.


Le tour nous emmène ensuite au Manoir du Fondateur, Garcí Manuel de Carbajal. Le coin est occupé depuis 7000 ou 8000 ans, mais la fondation officielle date des conquistadores. On traverse quelques pièces au pas de course, et vite vite, dans le bus !





Dernière étape, le moulin de Sabandia. Contrairement à nos moulins à grande roue, ici l'eau dévale une rigole en pente qui se rétrécit, et vient entraîner une turbine à axe vertical, qui ressemble à nos turbines modernes. 


Quelques autres curiosités: un arbre nommé “la main de Dieu” (ça fait penser à Maradona non ?) à cause de la forme de ses branches ; quelques lamas et alpagas ; et un imposant taureau de combat.




Les taureaux de combat sont une coutume locale: on met une jolie vache en chaleur, et 2 taureaux en manque. Les messieurs se bagarrent jusqu'à ce qu'un des deux anbandonne. Mais en ce moment c'est pas la saison des chaleurs, donc on ne pourra pas en voir.


Pas le temps de rêvasser dans le jardin du moulin, il faut déjà remonter dans le bus, et retour en ville.


Ce tour au pas de course nous a confortés dans notre opinion sur les tours organisés… Il nous a quand même permis de sortir un peu de la ville pour pas trop cher. Si on avait payé plein tarif à 10€ chacun on aurait été un peu dégoûtés.


Après manger, on va au marché. Pierre a perdu son 2ème couteau, mais il n'y a que de la camelote au marché, pas de coup de coeur. Et on fait le plein de fruits et légumes pour le repas du soir: en Bolivie on mangeait pas cher, mais un peu toujours la même chose, on est en manque de vitamines.




Extinction des feux à 20h pour 12h de sommeil, il faut rattraper la courte nuit de bus.


Mercredi matin, pas grand chose, on s'occupe du blog, quelques formalités pour l'appartement, et on prépare la rando du lendemain.


L'après midi, on avait prévu un musée, mais finalement, on fait après midi gastronomique, puisqu'il paraît que c'est une des attractions d’Arequipa: rococo relleno (poivron farci), chicharrones (poitrine de porc avec couenne), puis queso helado (traduit par “fromage glacé”, c'est en fait une glace vanille locale).  Au moment où on pense aller au musée, on se laisse séduire par l’happy hour et le maracuya sour, cocktail local aux fruits de la passion, et on discute avec nos voisins de terrasse.


Du coup, il est temps de faire quelques provisions pour la rando, et de rentrer à l'auberge après cette journée harassante, pour préparer nous sacs de rando.


De jeudi à samedi, rando au canyon de Colca, le 2ème plus profond du monde (3400 mètres de dénivelé maxi !). On en parlera dans le prochain article.


Dimanche 28 février , on est réveillés à 6h30. On commence à se mettre à l'heure locale: c'est l'heure solaire, le jour de lève à 5h30 et se couche à 18h !


A 10h, on est sur la place d'armes pour le Free Walking Tour, organisé par les étudiants. On a le droit à la fin de la parade militaire, apparemment traditionnelle tous les dimanches par ici.





La visite guidée à pieds est un moyen sympa de découvrir la ville.


La guide nous fait visiter la cour d'un collège jésuite et nous explique la symbolique des sculptures. Comme d'habitude, la culture andine se dissout dans le catholicisme: le serpent (fertilité et symbole du sous sol), le puma (sol), et le condor (ciel) sont en bonne place. Les boissons favorites: chicha (mais fermenté) et grappes de raisin. L’enfant Jesús a des vêtements locaux, et rappelle les sacrifices d'enfants à la montagne que les Incas faisaient parfois. Si si, les Incas pratiquaient le sacrifice humain. Il y a aussi le cacao, qui servait de monnaie dans la jungle, et l’Ayahuasca, préparation hallucinogène traditionnelle des chamanes d'Amazonie.



On profite d'une vue sur les volcans, mieux dégagés aujourd'hui. 


Puis on découvre des quartiers anciens, où quelques familles vivent toujours dans une seule pièce sans fenêtre et avec salle de bains partagée, malgré l'insistance du gouvernement qui voudrait les déplacer vers plus de confort à l'extérieur de la ville et récupérer la zone pour le tourisme.




Et pour finir, une rapide visite d'un magasin d'alpaga permet d'en apprendre un peu plus sur les lamas, les alpagas, et le travail de la laine. Un des alpagas est un sosie de rasta !



Le midi, poisson dans un restaurant repéré pendant le tour, notamment le ceviche, poisson et fruits de mer marinés au citron, “cuits” par l'acidité du citron.


On comptait passer l'après midi au parc, au nord du centre. Mais l'entrée est payante et il y a une grosse fille d'attente, donc on se balade un peu et on finit par rentrer de poser sur l'herbe de l'auberge.


A 20h, on prend le bus pour Cuzco. Cette fois on s'est fait plaisir: après quelques nuits chaotiques dans des bus locaux, on prend un billet 2ème classe chez Oltursa, une compagnie haut de gamme, avec dîner, couverture, coussin, et le son qui fonctionne pendant le film (le bonheur est fait de choses simples !).

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